mardi 13 décembre 2011

Blue Train


BLUE TRAIN




02.12.2011 La Réunion

Atterrissage à Saint-Denis de la Réunion, nous montons dans un bus trop petit avec les valises sur les genoux. Pas le temps d’aller profiter des plages de l’île ni des ses spots de surf, nous filons vers le nouveau port pour nous installer sur le bateau.

Le Marion Dufresne à quai


Briefing, rencontre de l’équipage et du personnel de bord. L’équipe est internationale : le capitaine, ses seconds, et le personnel du restaurant sont Français, les timoniers sont Roumains, les manœuvres sont Malgaches.


On largue les amarres

Les premiers jours, le voyage est doux, la température agréable. On se promène sur le pont, on rend visite au commandant et à ses seconds à la passerelle, on se laisse servir par l’équipage et son restaurant. Si on a un estomac qui tient la mer, la vie est douce à bord du Marion.
Pour les membres de mon équipe et moi l’activité principale réside dans les comptages d’oiseaux marins. Après deux jours sans voir l’ombre d’une aile sur la mer, les premières espèces subantarctiques se laissent observées.

Blue bird

Le plus attendu est aussi au rendez-vous : le Grand Albatros nous décline sa beauté à travers sa forme mais aussi et surtout son mouvement. Il vogue les bras ballants et s’appuie sur les vagues en semblant pouvoir les diriger. Le spectacle est splendide, et même les plus ornithophobes à bord sont sous le charme.


7.12.2011 Arrivée à Crozet

En me réveillant à 6 heures ce matin, le pilote automatique du Marion Dufresne commandait déjà ses propulseurs lui permettant de maintenir le bateau à l’arrêt : nous étions arrivés à l’île de la Possession, archipel de Crozet. Après plus de deux heures passées à attendre que la brume se dégage, l’OPEA (le responsable de toute la logistique sur le Marion) décide d’annuler la mission de ravitaillement de la cabane de pointe basse, située à l’extrême nord de l’île. Nous nous dirigeons donc vers la base, ou nous savons que le temps est plus clément.
Nous découvrons l’île de la plus belle des manières, en s’imaginant explorateurs en terre inconnue : on devine un morceau de terre derrière la brume qui encercle le bateau de toute part. De temps à autres, un nuage se dissipe et laisse apparaître un bout de falaise ou une colonie de manchots. Un peu plus tard le ciel se dégage et le nom de Terres Australes trouve toute sa saveur.

Crozet

Deux fois cinq minutes d’hélico, une visite de manchotière, une manip’ Manchot royal avec les chercheurs, une rencontre avec un grand Albatros sur son nid. J’ai l’impression d’avoir vécu dix ans en une journée tant ce que j’ai vu aujourd’hui m’a bouleversé.

Skua subantarctique

 Pétrel géant antarctique

La manchotière de la baie du marin

 Wandering Star

 Un, deux, trois, quatre, cinq mentons !

 La baie du marin

Retour hélico avec Pascal aux manettes (ils sont bons ces Pascal !)


Pastime Paradise


Voici un petit tour d’horizon de mes deux mois passés dans les Deux-Sèvres au laboratoire de Chizé. Pendant ce contrat préparatoire j’ai dû me familiariser avec les espèces que je vais étudier et manipuler à Amsterdam, faire mon planning de terrain détaillé (je sais déjà que je vais passer Noël dans une petite cabane avec deux ou trois collègues…), m’entraîner à faire des prises de sang à des oiseaux (avec des pigeons !), préparer, calibrer, fixer les appareils que j’aurai à poser sur les oiseaux.
 Les GLS fixés sur des bagues Darvic, permettent  de connaître la position des oiseaux grâce à un capteur de lumière relié à une horloge interne. Ces bagues seront ensuite posées sur des poussins d’Albatros d’Amsterdam juste avant leur premier envol, et seront récupérées quelques années plus tard.

Le site du labo, un ancien camp militaire, ne fait vraiment pas rêver sur le papier. Cela dit, après les nombreuses pauses café, la visite du vivarium à reptiles, les leçons d’astronomie, les sorties ornitho à Oléron, et quelques apéros enthousiastes, je n’ai pas vu le temps passer au milieu de ce trou perdu !

Mais Chizé c’était aussi et surtout de très belles rencontres avec des gens venus d’horizons différents, des trajectoires de vie particulières, qui se rejoignent dans un seul et même but : s’approprier un petit bout des Terres Australes, certains pour quelques semaines, d’autres pour toute une vie. Vu la densité de population des Deux-Sèvres, je pense avoir effleuré l’atmosphère de la vie qui m’attends sur base. L’immersion dans le monde des TAAF est totale à Chizé, puisque tout le monde là-bas est allé ou finira par aller sur ces îles mystérieuses. C’est un moteur permanent pour se motiver avant le départ, un plein rechargement de batteries !




Chizé en image :

Doucement le matin, pas trop vite l’après-midi…


Visite du vivarium

Heureusement que celui-ci avait été vidé de son venin !


 Un crotale des bambous si je me souviens bien.


 Oléron levés 7h du mat’ à la pointe de Chassiron pour regarder passer les oiseaux migrateurs.
 

Ambre qui fait semblant de faire de l’ornitho, en fait elle dort les yeux collés à la longue-vue.

Tourne-Serge